Note de cadrage de l’ANDB6 et INNOV Days 4

Mise en contexte :

NOTE DE CADRAGE

La région de l’Oriental jouit d’une situation géographique exceptionnelle reliant à la fois l’Europe, le Grand Maghreb et le monde méditerranéen. Cette position stratégique confère à la région un rôle primordial pour le Maroc sur le plan de ses relations avec les pays du voisinage à l’est et au nord du pays. Grace à cette position géographique privilégiée et depuis le lancement de l’initiative royale pour le développement de la région de l’oriental en 2003, la région s’est transformée en un vaste chantier à ciel ouvert. Car depuis le démarrage de l’initiative, une enveloppe budgétaire de près de 100 milliards de dirhams a été consacrée à l’investissement dans cette région afin de faciliter l’émergence socio-économique de la région. Ainsi, l’Oriental est fortement impliqué dans toutes les stratégies sectorielles très ambitieuses du Royaume, notamment le Plan Azur pour le tourisme et le Plan Maroc Vert pour l’agriculture.

La disponibilité des ressources naturelles et humaines ainsi que le positionnement géographique privilégié de la région a conduit les pouvoirs publics à envisager une ré-industrialisation de la région dans le cadre du Programme de Développement Industriel pour la Région de l’Oriental (PDIRO) initié par Sa Majesté le Roi. L’un des objectifs du programme est de faire de la région de l’Oriental un nouveau pôle de développement à l’est du Royaume : le pôle MedEst (Méditerranée Est) complétant le pôle Tanger-Med. Aussi, le désenclavement de la région vers Fès et Tanger est devenu une réalité, grâce aux nombreuses infrastructures mises en service (rocade méditerranéenne Tanger Saïdia, autoroute Fès-Oujda, voie ferrée Taourirt-Nador, dédoublement des voies intra-régionales, la liaison autoroutière de 104 km reliant le port à l’autoroute Fès-Oujda).Vers l’Europe, l’extension et l’aménagement de l’aéroport d’Oujda-Angad qui, combiné avec celui de Nador, permet d’envisager des liaisons bien plus compétitives que dans le passé.
Dans les domaines de l’industrie, du commerce et des services, la région a connu durant les dix dernières années la mise en place de trois pôles, notamment à Oujda Angad, Selouane et Berkane. En effet , le profil industriel de la Région de l’Oriental se dessine via la présence des activités industrielles principales : Industrie agroalimentaire (IAA), industrie du textile et du cuir (ITC), industrie chimique et parachimiques (ICP), industrie métallique et métallurgique (IMM), industrie électrique et électronique (IEE), et l’industrie automobile (entreprise APTIV) , Le dispositif logistique d’import-export de la région de l’Oriental sera très prochainement, amplement renforcé par le grand projet industrialo-portuaire intégré Nador West Med (NWM).
Dans le domaine de l’agroalimentaire, l’oriental se caractérise par la présence des ressources agricoles importantes pour lesquelles une industrie agroalimentaire est dédiée sur des plateformes industrielles intégrées (PII) destinées à transformer ces ressources en produits finis orientés pour satisfaire une demande à la fois nationale et étrangère. L’oriental contribue à hauteur de 14% à la production nationale d’agrumes, 10% d’olives, 9% de betteraves à sucre et 8% de viandes rouges. Pour les viandes toutes catégories confondues, les éleveurs de la région, estimés à 120.000, assurent une production de 41.000 tonnes de viandes rouges et 27.000 de viandes blanches par an. D’ailleurs, les exportations de la région sont principalement agricoles avec une prédominance des agrumes.

Dans le domaine de la logistique, l’Oriental pourrait se hisser parmi les principales Régions logistiques du pays, en raison des potentialités endogènes (population, activités économiques) et du futur développement éventuel du commerce Trans maghrébin encore hypothétique. Le développement de l’activité agricole dans la région de Berkane devrait permettre la mise en place d’infrastructures et d’outils modernes, notamment en matière de logistique et de commerce international (ZI de Boughriba) et, d’autre part, le développement du port de Nador, comme poumon du commerce extérieur de la région et bien d’autres régions en particulier Fès-Meknès qui se situent à 2heures du port NWM. On peut espérer que la réouverture des frontières avec l’Algérie et le développement du commerce intermaghrébin favorisera le pôle métropolitain d’Oujda comme zone de contact, de transit et d’échanges entre l’Algérie, la Tunisie, la Lybie et le Maroc, et c’est donc avant tout des fonctions de logistique commerciales qui devraient se développer dans cette perspective.

La stratégie nationale de la compétitivité logistique a accordé une place particulière à l’Oriental au niveau du réseau national intégré des zones logistiques Multi-Flux (ZLMF). Ce schéma national intégré des ZLMF a comme objectif d’assurer le développement de plateformes logistiques compétitives en termes de qualité de services et de connectivité. Ce schéma prend en considération tous les aspects liés à l’aménagement du territoire et au développement durable. Le développement de ces ZLMF se base principalement sur une approche volontariste de l’Etat utilisant du foncier public et, dans la limite du possible, sur une approche incitative ayant recours au foncier privé. L’Oriental marocain se trouvera doté d’un patrimoine foncier dans le cadre de ce schéma national intégré des ZLMF : Oujda avec une superficie globale de 76 ha à l’horizon 2015 et 133 ha à l’horizon 2030 ; Nador avec une superficie globale de 89 ha à l’horizon 2030. La stratégie nationale de la compétitivité logistique prévoit cinq types de plateformes logistiques. Les principales villes du Maroc Oriental retenues pour le développement des plateformes à l’horizon 2030 par la stratégie nationale de la compétitivité logistique sont Oujda et Nador.

Dans le domaine du Bâtiment et des travaux publics, l’oriental s’étant farouchement engagé dans le processus de développement, la construction est devenue un facteur essentiel conditionnant, par son rendement et la qualité de ses produits, la réussite de cet engagement. La construction de logements, d’équipements collectifs, d’écoles, d’hôpitaux et d’usines constitue, en effet, la base sur laquelle reposent fondamentalement les efforts de croissance économique et de progrès social. D’autre part, l’extension des besoins sous le poids de la pression démographique rend plus onéreux le coût d’accroissement de la capacité d’offre, ce qui oblige à réduire les gaspillages et à rapprocher les ressources allouées des résultats atteints. De plus, le Règlement Thermique de Construction au Maroc (RTCM) fixe les niveaux de performance pour les composantes de l’enveloppe du bâtiment selon deux approches : performancielle et prescriptive. Ces niveaux de performance dépendent du type de bâtiment concerné mais également du zonage climatique établi. Le RTCM définit également les performances énergétiques minimales des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation – CVC, permettant ainsi de promouvoir des équipements efficaces et de qualité supérieure. D’ailleurs, le bâtiment est l’un des secteurs qui consomment le plus d’énergie. Il émet également près de 30 % des gaz à effet de serre. Pour répondre aux enjeux du développement durable, des matériaux de construction alternatifs doivent être privilégiés. Ces éco matériaux de demain permettent une construction moins énergivore et plus respectueuse de l’environnement. Ces éco matériaux, font aujourd’hui leur grand retour comme le bambou, le lin, la paille, le chanvre ou encore le plâtre, les pavés à base des déchets recyclés.

Finalement, pour accompagner le développement industriel que connait la région et satisfaire les besoins en compétences des secteurs stratégiques de l’Oriental, les universités étatiques ou privées et les institutions de formations professionnelles proposent des programmes adaptés pour la formation des compétences amenées à intégrer le tissu socio-économique et la locomotive de la recherche scientifique. Ainsi, l’OFPPT s’est inscrit dans un processus rigoureux pour réinventer la formation professionnelle et garantir une offre actualisée qui répond aux besoins des professionnels locaux et nationaux, tous secteurs confondus. Ainsi la création des Cités des Métiers et des Compétences (CMC) qui vise à inaugurer une nouvelle génération d’établissements de formation professionnelle, favorisant L’employabilité des jeunes, la compétitivité des entreprises et la création de valeur au niveau des territoires.

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